Quitter Buenos Aires
Category : Actualité
Quitter une grande ville n’est jamais simple à vélo.
Après un passage à la gare routière, accolée à un impressionant bidonville, nous avons bricolé un départ le lundi matin mezclando vélo-Rer-velo-bus.Tickets en poche, nous avons encore pu profiter de la capitale latine.
Un dernier repas avec Hernan dans un resto typique nous a initiés au traditionnel parrilla (barbecue): empanada en amuse-bouche (chausson de viande), boudin+rognon+intestins de boeuf grillés en entrée puis steaks variés, le tout avec des frites…Enrichis de la sorte, nous avons pédalé sans soucis dans la ville. Après un abrazo d’au revoir avec le généreux Hernan, nous avons réussi à retrouver des amis d’amis, Carlos et Claude, un argentin et une française. Peu de temps ensemble hélas mais un peu pour papoter voyage et politique. Politique bien présente puisque les Argentins choisissent leur nouveau président dimanche prochain! Il y a toujours des choix et des renoncements à faire en voyage comme dans la vie n’est-ce-pas: Carlos et Claude pouvaient nous emmener dans la BsAs culturelle mais Martin à qui nous avions déjà annoncé des changements nous attendait.
Quoi que l’on fasse, on ne sait pas ce que ça remplace…
Nous avons donc quitté ce couple bien sympa et rejoint la gare Constitucion pour prendre un train de banlieue. Dans la nuit, Yv et le Gps nous ont guidés jusqu’à la maison de notre hôte qui nous attendait sur le bord de la route depuis 1heure… Et là, nous avons plongé dans la vie de famille et avons ressenti, eux comme nous, beaucoup d’émotions : différences de mode de vie, d’environnement, de langue et pourtant ensemble et bien ensemble. La petite Sofia de 6ans a eu bien du mal à comprendre ce que nous faisions chez elle. Dimanche en famille extraordinaire même si la langue nous embête un peu. Je comprenais plutôt mieux le grand-père, un ronchon sympa qui trouve que les religions divisent les gens, ce qui n’a pas empêché notre belle hôtesse Liliana de commencer le repas par la prière. Celle de dimanche soir était pour nous…
Le dimanche en plein jour, j’ai vu que le quartier était un peu envahi de poubelles, de carcasses de bagnoles et d’égouts qui débordent. Certaines rues sont encore en terre dont celle où nous habitons. Martin nous accompagne jusqu’au rio de la Plata, l’estuaire géant entre Buenos Aires et Montevideo en Uruguay. La balade nous fait flirter avec des bidonvilles géants et nous fait rouler sur des routes en piteux état. Jamais nous n’aurions fait cela sans notre guide argentin. On est loin de la jolie voie verte normande que j’ai parcourue avec mon ami Christophe, fleurant bon la chataigne et longeant des prés verdoyants!
Le soir, j’ai proposé de préparer le repas pendant que nos hôtes se reposaient et que Yv travaillait. Ne connaissant pas la gazinière, j’ai demandé de l’aide à Andres, le fils aîné qui passait par là. J’ai commencé ma tambouille, cela dorait tranquillement, je me suis retournée pour prendre un oignon et là… EXPLOSION!!! Un peu sonnée, j’ai vu la famille arriver…Tout allait bien mais j’ai grillé un ticket de vie ce soir là… Andres était tout retourné, le pauvre. A table, je lui ai dit qu’on était les meilleurs cuisiniers du monde. Cela a fait rire ses parents, lui moins.
Lundi matin, Martin a la gentillesse de nous accompagner à la gare. Le train bondé est en retard à cause d’un accident sur la voie mais nous arrivons à temps à la gare routière pour démonter les vélos et les caser dans la soute du bus.
Trois heures plus tard, nous roulons dans la très horizontale pampa.
Christou
1 Comment
nolwenn
22 octobre 2015 at 8:16oh ce que c’est agréable ce petit carnet de voyage au fil des jours, merci beaucoup de nous faire partager vos impressions et vos photos…on a hâte de lire la suite..pourriez vous m’envoyer un mail automatique à chaque mise à jour???Jacques lui préfère garder la surprise ..alors çà doit dépendre de chacun… ou est-ce un choix technique pour vous??