Allemagne

Le 15 Aout a Malicorne (3955 kms)

Retour a la source...

...du Donau. Oui, nous y voila, a Donau eschingen, la source "officielle" du Danube apres quelques 1500 kms de viree tranquille depuis notre rencontre a Budapest. Certes il a subi une cure d'amaigrissement entre temps : de 300 metres de large, il est passé progressivement a un filet d'eau. Mais on retiendra surtout que c'est un magnifique fleuve cyclable, au moins jusqu'en Hongrie. On nous a dit qu'en Roumanie et en Bulgarie aussi, mais nous n'avons pas eu le temps de le vérifier. On vous laisse le soin de vous en assurer, hein (Jean-Yves, Suzy, etc...) ?

Puis on rejoint Strasbourg et la France en train. Aucun souci, sauf a la gare de Strasbourg ou on constate avec amertume que les ascenseurs ne sont pas assez longs pour y rentrer nos vélos. Tant pis (depuis le temps on maitrise les escaliers). Notre pote Fredo, lui, décide de braver la pluie et continue sa route a vélo, par la foret noire.

De notre coté, apres un pélerinage au camping de la Montagne Verte (nous y étions passé en 1999, il n'a pas changé depuis), on taille la route direction la Normandie dans une voiture de location. Nous y retrouvons la famille, un bon lit, et des petits plats mitonnés !

Les premieres nuits "en dur" sont quand meme un peu agitées, la faute a un changement de rythme, a la fin d'une période... et au début d'une autre !



Et les 4000 alors ?

On garde le meilleur pour la fin. On devrait feter les 4000 kms entre Granville et Montreuil, sans doute du cote de la Croix-Avranchin ! Comme en 1999... Hasard, hasard...

Yves

Le 5 Aout a Sigmaringen ( 3790 kms)

Météo pas jojo

Ce n'est pas bien terrible depuis Vienne. Du temps moyen avec de temps en temps une belle journée. Et ce derniers temps, on s'est farcis quelques soirées tres fraiches (en jean, grosses chaussettes et 2 polaires) suivies de nuits glaciales. Si nous étions encore vivants au petit matin, c'est par la seule volonté des dieux du vélo que nous avons honorés consciencieusement ces derniers mois.

Ou peut-etre grace aux diverses flambées : hier soir, on a mangé au chaud autour du feu que les filles ont alimenté toute la soirée. Au camping précédent, le patron du camping allume un feu tous les soirs et chaque quidam peut venir y faire griller ses saucisses, bouts de pain, épis de mais (pas de tréma, le "mais" se lit "mahisse"!!!) ou enfants turbulents. Soirées sympas.

"Qui sont ces dieux du vélo?" , demandent les esprits curieux. Ce sont les memes que les autres, aussi flous, pas pires.

Le beau Danube

Toujours du plaisir a le retrouver a Ingolstadt, Leipheim, Ulm, Riedlingen... J'avais l'habitude de le saluer chaque matin d'un grand "Bonjour gros Danube" mais la salutation va devoir etre modifiée car notre compagnon de voyage maigrit a vue d'oeil. C'est a Ulm qu'il en a pris un sacré coup (mysticisme...) puisque l'affluent qui le rejoint a cet endroit est plus gros que lui... Bel exemple de grandeur d'ame :il s'efface devant plus court que lui !!! Il n'a de toutes facons que des qualités ce fleuve. Si la réincarnation existe, je me ferai bien goutte d'eau dans le Danube pour refaire cette balade et, cette fois, aller voir la mer Noire. Une question de Lilou : "y a t-il sur Terre un fleuve qui se jette dans lui-meme ?" Sauf erreur, c'est non... Merci de rectifier si besoin.

Le visiteur

Petit crochet par la gare de Ulm pour retrouver notre ami Fredo a midi le 2 Aout. Les douze coups sonnaient quand nous nous sommes retrouvés, l'honneur est sauf. Il nous accompagnera jusqu'a la source du Danube ou nous nous arreterons (non, ma main ne tremble pas en écrivant ces mots). Lui, continuera peut-etre jusqu'a Strasbourg ; pour cela ,il faut grimper en Foret Noire et le comité anti-cotes familial a décidé que le quota était largement dépassé. Nous prendrons donc le train. Fredo nous fait un stage de réinsertion de France : dernieres réformes gouvernementales, films a voir, etc... pour qu'on n'ait pas trop l'air de ploucs (qui a dit trop tard ?) dans notre belle patrie. Et bonheur, il a apporté des livres dont un pour Lilou qui n'avait plus rien a croquer. Nos papotes-pédalages nous font bien plaisir.

Etre fun sur les pistes

Cela fait des mois que l'on est ridicules avec notre équipement, la mode est partout. Les sacoches de Yves sont bientot des collectors et les miennes, des Chapak, sont has been. Il faut rouler avec des Ortlieb. Heureusement que les filles en ont chacune une paire, cela releve le niveau.

Pareil pour les tentes: les Quechua de Décathlon, c'est bon pour les gamins. Il faut des Vaude (plus résistantes, note) Et enfin, le tee-shirt technique perd du terrain. Le top est de rouler en chemise, homme ou femme.

On s'en fiche, on est les plus beaux quand meme !!!

Le 25 juillet a Ingolstadt (3473 kms)

Excursion en République Tcheque

Nous y pensions, et miracle, cela s'est fait. Christine a une amie pres de Karlovy Vary. Une ancienne collegue de projet européen, connue huit ans auparavant, revue en Autriche et en Finlande, la belle et chaleureuse Petra. Nous avons laissé nos vélos (démontés dans une cabine de douche du camping) et chacun une sacoche a la main, nous avons pris le train direction Nejdek (5 heures de trajet et 3 changements).

Nous avons recu un accueil... difficile a décrire. Tant de gentillesse, d'attentions, de sourires (de discussions et de picoles) durant 3 jours qu'il nous a été douloureux de quitter Pavel et Petra, nos hotes en or. Cela a peut-etre été un peu difficile pour eux aussi car apres nos embrassades dans le wagon, ils ont quitté le train ... en marche ! Nous leur avons fait promettre de venir nous visiter l'été prochain. Nous avons aussi passé quelques heures extra avec Jarmila, Petr et Milos, croisés également huit ans plus tot.

Certains pourraient se dire que c'est bien bete d'aller en Tchéquie sans visiter Prague (Praha ; les francais déforment beaucoup trop les noms propres). Pour nous, cela n'était pas au programme : juste envie de profiter pleinement de ces retrouvailles.

Rencontres a Regensburg

Regensburg, dite Ratisbonne en francais (qu'est-ce qu'on vous disait...) Ville superbe dans son coeur ancien et dans ses modernes grossissements. Des espaces verts, des pistes cyclables, des magasins chouettes, un fleuve non pollué, de la biere extra, des poubelles a recyclage jusque sur le quai des gares, gares dans lesquelles les trains autorisent tres souvent les vélos. A Regensburg et dans moult autres villes allemandes d'ailleurs. On y a trouvé "Le Monde", avec un article sur notre nouvelle ministre de l'environnement. Si elle pouvait commencer a faire un petit quelquechose, ce serait formidable.

A Regensburg, il y a aussi des gens. Nous avons croisé une chouette famille francaise a moto+sidecar qui faisait une virée en Europe du Nord. Nous avons comparé nos équipements et bu un pastis... Nous avons aussi papoté avec un admirable Gunter de Munich. Il est fan de vélo, nous conseille la route de Compostelle, et participait a une competition de decathlon avant de faire Passau-Vienne a vélo, le tout a 72 ans ! Impossible a deviner vu sa mine de capitaine, sauf peut-etre le dentier qui avait une légere tendance a gigoter.

Moins sympa, la patronne du camping qui nous a demandé, le matin de notre départ, de ne pas préparer nos sacoches dans la petite salle a langer, sous prétexte qu'il pleuvait. Si elle savait qu'on y avait passé la nuit précédente... Nous, on prend des bains dans le Danube puis des bains dans la tente, c'est tellement rigolo.

Littérature francaise

Quels sont les auteurs de notre belle langue qui parviennent dans cette partie Danubienne de l'Europe, traduits en hongrois ou en allemand ? Dans les "vieux" et respectables, nous trouvons sans souci les Camus, Hugo, Sartre, Zola, Verne et, je m'y attendais moins, Simenon. Dans les "contemporains", et en tetes de gondole : Marc Levy, M.Houellebecq ( meme a Zagreb, en croate...), Fred Vargas, E.E Schmidt, A.Ernaux, P. Djian, B.Groult (le dernier sur la vieillesse), et partout, meme dans les gares, la petite A.Gavalda avec son "Ensemble, c'est tout".

Ravie de redécouvrir certains, dépitée d'en retrouver d'autres. On en recause !!! J'en profite pour envoyer un sourire étrusque a certaines...

Ca finit quand leur truc?

Allez, on l'avoue : nous avons quelques jours d'avance sur notre tableau de marche. Non pas qu'on ait foncé comme des betes (quoique) mais nous avions peut-etre surestimé la difficulté de la remontée du Danube.

Les étapes ne sont pas plus courtes car une fois les vélos harnachés et nos tetes et cuisses préparées, on aime autant rouler. Toutefois, on ne dépasse plus guere le 45-50 kms et les prochaines sont plutot de l'ordre de 40 kms. Du coup, on a + de journées sans vélo, qui passent quand meme tres, tres vite.

On retrouve notre ami Fred a Ulm pour la toute derniere partie de ce voyage sur les bords du Danube. Une fois arrivés a la source (Donauschingen), on boit un coup et on rejoint Strabourg, probablement en train. Apres, ben on verra si on ne repart pas pour un tour...

Christine et Yves