Autriche

Le 12 juillet a Deggendorf (3233 kms)

Aufwiedersen

Ca y est, nous avons quitté l'Autriche et attaquons le dernier pays de la virée... Nous y laissons Vienne et Linz, de beaux villages, des paysages de nature splendide, le camp d'extermination de Mauthausen, de la gomme des pneus et un jean de Violette, trop usé aux fesses pour espérer rentrer en France.

Passage de frontiere un peu avant Passau, sans tambour ni trompette. C'est une voiture "Deutsch Post" qui nous a mis la puce a l'oreille.

A Passau, tu passes ou tu prends l'eau !

Depuis quelques jours déja (depuis Au en fait !), le temps s'est calé sur le gris pluvieux, meme si, de temps a autre, un rayon de soleil nous réchauffe la couenne. Sans doute récupérons-nous la météo francaise de juin (merci les potes)...

Nous sommes donc arrivés a Passau avec des tentes humides et un matelas gonflable qui se dégonfle (seuls 3 boudins sur 6 encore gonflés le matin). Apres avoir mouillassé sous le préau du camping tout l'apres-midi en attendant une illusoire éclaircie, nous avons monté la maison sous la pluie et hop dans les duvets pour la nuit. Au matin (6 heures), un pleur de la chambre des filles puis une bouille (Violette) qui ouvre notre auvent : "mon duvet, il est tout mouillé ! Et pis mon pyjama aussi... Et mon matelas aussi !".

La faute a une "bonne idée" : vouloir protéger le sol (détrempé) des tentes avec notre tarp. Comme nous n'en avons qu'un pour deux tentes, nous l'avons placé "a cheval" sous les deux. Dans la nuit, il a plu tant et plus que l'eau a fait ruisseau sur le bout de tarp entre les deux tentes !!!

Les campings

Que ce soit bien clair, le matelas a 3 boudins sur 6, meme 1 nuit sur 2 (on partage les soucis, c'est plus chic), sur les 7 semaines restantes, cela ne pouvait pas tenir. On a donc investi dans deux tres bons matelas, de peur que le 2eme "6-boudins" ne nous lache. Et puis, ils dataient de notre premiere viree. Les nouveaux sont garantis a vie; on les emmenera en Patagonie, en Jordanie, en Australie et sur la lune; si on ment, on va en enfer.

En attendant, nous passons soirées et nuits dans des campings aux ambiances diverses. Les campings de cyclos sont vraiment chouettes. Non pas que les cyclistes soient des gens plus palpitants que les autres (quoique) mais le contact est rapide: papotes sur l'itinéraire, sur le matériel, sur la bouffe et plus si affinités. A Linz, Au, Passau, les voitures n'ont pas acces aupres des tentes. Cela change sérieusement l'atmosphere générale.

Il y a aussi les déceptions: dans un bled, le camping annoncé n'existant pas ( 15 kms de plus dans la mouillasse), a Deggeldorf, un camping genre bidonville. La, nous avons pris l'option hotel, du jamais vu depuis la Grece.

Notre image préférée des campings sous la pluie: devant le préau en bois d'un petit camping autrichien, une petite mare de bouillasse se remplissant encore et encore depuis le matin; dans la petite mare, des canards barbotant joyeusement; sous le préau, assis sur un banc et sous sa cape de pluie, un cycliste dépité...

You go up???

... nous a demandé, stupéfait, un espagnol. Ben oui, on fait partie des 13 % de pédaleurs qui remontons le Danube (statistiques personnelles). C'est vrai que, dans l'autre sens, il y a l'attrait de Vienne. C'est aussi plus facile car cela descend, légerement, et que le vent est plutot a pousser vers Vienne. Bref, on a une audace pas croyable !!! Plus sérieusement, on a repéré plusieurs autres pistes cyclables le long de rivieres : de futures balades en perspective. Dans le sens normal, cette fois, celui de la descente. Ceci dit, si on avait descendu le Danube quand on l'a eu trouvé, on serait sur une plage de la Mer Noire a l'heure qu'il est.

Demain, c'est l'anniversaire d'une petite fille pédaleuse et joyeuse, dont nous avons l'honneur d'etre les parents depuis 12 ans.

Christine et Yves (qui mangent du chocolat en regardant la télé de l'hotel)

Le 4 juillet a Au (2991kms)

Des capitales a la pelle

A Bratislava, nous avons admiré l'église toute bleue, visité un grand palais et des musées petits, sursauté en tombant nez a nez avec des statues, humé le grouillement d'une ville renaissante, flashé sur l'espace public de lecture en plein air, et flané, flané...Pour savoir et comprendre, ma maman et moi avons lu, dans le jardinet de l 'AJ, un résumé de l'histoire slovaque. Ca complique bien un peu les choses d'etre placée aussi magnifiquement au centre de l'Europe. En bateau ou a vélo (il parait meme qu'on peut utiliser l'auto), nous avons rejoint Vienne l'impériale, via la "Donauradweg", la piste cyclable qui relie Bratislava a la source du Danube (1000 kms plus loin). En une seule étape, ventue mais si loin de la circulation, du bruit et du danger qui l'accompagnent.

A Vienne, nous avons suivi un superbe circuit Art nouveau , visité le musée du Belvédere (ou que les gars du musée ont mis un de mes tableaux préférés : Le baiser de Klimt), vu le bloc d'immeubles de Hundert Wasser et flané, flané... Chapeau bas aux urbanistes des bords du Danube, limite campagne au coeur de la ville, ou surf, baignade, vélo, grillage de saucisse et méditations diverses sont possibles. Elle est bonne, a défaut d'etre bleue, l'eau du Danube.

A Vienne, faut que t'y viennes, a Bratislava, faut que t'y vas. (C'est dommage qu'on ne soit pas allés a Papeete)

Le long du Danube ( Duna ou Donau)

On savait que ce serait plus facile que la Croatie, que la montée vers Matera ou que Patras-Delphes. C'est encore mieux. C'est du gateau.

Cette piste cyclable est large, le plus souvent loin de la circulation automobile, et parfaitement balisée. Elle traverse tantôt des forets pleines de zoziaux, tantôt de charmants villages. Le Danube n'est jamais loin, on a meme parfois l'impression (étrange et néanmoins curieuse) de pédaler sur l'eau ! Les campings y fleurissent régulierement, tous les 20 a 30 kms. Et sont le plus souvent bien équipés. Ils sont surtout des lieux de rencontre sympas. Nous avons croisé Balint le jeune hongrois qui veut devenir acteur a L.A., Franz, le grand hollandais moustachu et végétarien, Lukas l'antropologue allemand, 4 tcheques qui campent SANS tente dans les toilettes, "Woody" le juif étasunien émigré a Prague qui nous a fait tant rire avec ses réflexions dignes de Woody Allen, des slovenes, des slovaques et meme deux jeunes francais.

Ces deux-la n'avaient que 16 ans et malgré leur belle assurance, nous leur avons gentiment déconseillé de dire a leurs parents qu'ils avaient roulé 50 kms sur une autoroute allemande !

Nous avons aussi croisé Attila, en statue, a Tulln. C'est la qu'il attendit sa promise Burgonde. Bien que tres beau, je n'aurais pas aimé etre a la place de cette Burgonde !

Christine