Grèce

26 avril à Dubrovnik

Yassas la Grèce (1144 kms)

Longue pause à Delphes, où le camping nous a servi de base pour “tourister”. Nous avons donc posé les vélos pour la semaine, avec néanmoins quelques sorties d'intendance pour les parents. C'est ainsi que Yves est allé récupérer un truc à 4 roues, pratique bien que trop répandu à la surface du globe !

La virée en automobile

Nous avons retrouvé ma maman sans encombres à l'arrêt de car de Delphes. Après une bonne nuit, nous sommes allés visiter un monastère orthodoxe perdu dans la montagne, ce qui a été l'objet d'une mise au point sur ce qu'est la culture byzantine. Un stage d'approfondissement est à prévoir tout de même. La journée suivante, nous avons visité le site de Delphes qui se situe sur le Mont Parnasse : plusieurs centaines d'années avant JC, Apollon s'y installa après avoir tué le Python géant.

Ensuite les affaires d'oracle se mirent en place : une jeune nénette, l'oracle, pénétrait dans le temple d'Apollon après avoir croqué des feuilles de laurier, entrait en transes et donnait des réponses incompréhensibles aux gens venus consulter. D'autres braves hommes traduisaient le charabia et les clients repartaient avec leur promesse de gloire, de richesse, de mort etc... De temps en temps, l'oracle (pas divine pour un sou) partait avec un beau consultant et il fallait en trouver une autre ! Finalement, les autorités delphiennes décidèrent de prendre des dames plus âgées pour cette fonction... Nous avons ensuite trotté dans les belles Météores puis bu un café pas grec à Volos, ville du bord de la mer Egée.

Le dimanche, en attendant le résultat des élections, les filles ont clapoté sur une plage de Galaxidi, dans le golfe de Corinthe. Pas de doute, la Grèce est très montagneuse et très maritime. Pas idéale pour le vélo mais il y a de quoi faire quand même.

Dans la “culture grecque”, Marilou a voulu être éclairée sur l'expression “Va te faire...chez les Grecs”.

Un dimanche chargé

Le dimanche soir, nous avons mangé en terrasse car nous nous faisions offrir des sardines grillées pour fêter les 10 ans de la plus jolie Violette du secteur. Elle, justement, a préféré des spaguettis aux sardines. Il est vrai que nous n'en mangeons que 5 fois par semaine. Quand nous avons chanté “le joyeux anniv..”, les clients du restaurant nous ont accompagnés, elle a adoré. Petits cadeaux évidemment, ce n'est pas parce qu'on pédale qu'on se tient comme des barbares.

La dernière demi-heure avant 20h00 nous a permis d'inventer tous les scénarios de 2ème tour possible. Et comme nous étions juste à côté de l'internet café qui avait un accès Wifi (c'est un machin sans fil !), Yves a pu mettre fin au suspense en consultant son lappeutoppe. On n'aura donc pas le tant attendu Bové/De villiers au 2ème tour...

Vers le ferry !

Lydie nous quitte après cette folle nuit électorale. Elle va vers Athènes tandis que nous rejoignons Patras pour la ...3ème fois. Pour cela, nous reprenons la belle route de la côte, redormons à Ghlifada (où j'achète le journal pour avoir les résultats, où une dame lave des poulpes, où tout est joli)... On commence à pédaler vers 8h00, ce mardi où nous devons embarquer à 17h00, 55 kilomètres plus loin. On apprécie la fraîcheur et pensons le faire plus régulièrement maintenant. Du coup, on est à 12h30 à Patras, même si Yves a crevé (réparation maison), même si Marilou a cassé son câble de vitesse (réparation chez un gars qui répare).

On retrouve dans Patras ces tous jeunes Albanais qui tentent une traversée. Chers dieux grecs , c'est bien joli de tuer des pythons ou de se transformer en cygne pour draguer mais il y a plus utile à faire!

Départ vers ..l'Italie!!! Seule route possible pour la Croatie, c'est hallucinant. Bref, Patras-Bari + journée dans la gare de Bari où nous faisons connaissance d'un vieux monsieur charmant +Bari-Dubrovnik. L'arrivée sur la Croatie est fort belle. Le vieux monsieur charmant part vers Sarajevo, il nous a parlé en italien, français, espéranto.

Nous sommes accueillis ce jeudi 26 par Kirstin, polyglotte, rigolote et généreuse. (Je suis toujours épatée par ces gens qui ont 3 ou 4 langues dans leur besace).

A nous la Croatie !!!

Christine

16 avril à Delphes (982 kms)

Si l'oracle nous avait dit ça...

Notre gentil marchand de vélos (roue voilée, réparée gratuitement), à Patras, lui, nous avait bien dit que c'était beau. Mais avec sa moustache, on ne l'avait cru qu'à moitié : il n'avait pas vraiment une tête d'oracle. Et pourtant...

Amis cyclistes, voilà un endroit de choix pour une escapade. Depuis Patras jusqu'à Delphes, une route (raisonnablement passagère) serpente le long du golfe de Corinthe, parfois au ras de l'eau, parfois en surplomb. Par beau temps (comme c'était le cas pour nous), on pourrait même se croire au paradis, tellement tout y est bleu : mer, montagnes du péloponèse, ciel. Attention tout de même à garder un oeil sur la route (bleue goudron), notamment en descente. A conseiller l'arrêt pique-nique sur le port de Nafpaktos, la crique de Glifada pour une nuit tranquille et le village de Galaxidi qui sent bon les sardines grillées et les calamars frits. Ajoutez-y un arrêt au camping de Chrisso, avec vue sur la vallée des oliviers d'Amfissa et vous serez comblés ! Enfin... à condition d'aimer aussi les grimpettes, car ça n'est pas du “tout plat”, hein les filles ?

J'ouvre une nouvelle succursale

Ne croyez pas pour autant que c'est tous les jours vacances. Oh que non. Coté boulot, il y a matière et le portable est actif quasiment tous les jours (bon oui des fois c'est pour jouer à Trackmania, j'avoue). Le minimum étant de relever la messagerie professionnelle quotidiennement, au cas où une urgence surviendrait. Heureusement, pas de problème pour trouver une connexion internet haut débit. Même dans les villages, il y a toujours moyen de s'arranger. La plupart du temps c'est payant (entre 2 et 5 euros de l'heure) mais quelquefois, c'est gratuit comme chez Marcello à Rome, à l'AJ de Matera ou bien encore au point info à Patras. On trouve très souvent des connexions “sans fil” (AJ de Salerne, de Matera, camping de Chrisso). Coté mobilier, on s'adapte : cela va du bureau personnel (Rome) au double carton à bouteilles (vide malheureusement) posé à même le sol à Chrisso... Bref, aucune excuse pour ne pas travailler...

Petits bobos, petits soucis

Mini-tendinite (soignée à l'argile) chez Christine, mini-entorse du petit doigt chez Marilou (suite à un nid de poule, ce qu'elles sont connes ces volailles grecques), mini-croute au genou chez Violette (qui s'est pris un piquet de tente), mini-coup de soleil sur le pif chez Yves (que dis-je un pif, un roc, une péninsule, ...).

Du vin en bouteille un peu cher (sauf à Chrisso où le Oinomoia à 2 euros le litre et demi fait du bien à la tête), un criquet géant dans les toilettes du camping (que l'on a finalement domestiqué), notre réserve de livres épuisée (qui devrait être renouvelée par notre visiteuse du jour, la très célebre Lydie Lemarié), le transfert vers Dubrovjnik (finalement résolu en repassant par l'italie via Bari ; elle est belle l'europe...).

Yves

8 avril à Olympie (810 kms)

Faites vos jeux !

Objectif atteint : nous voilà dans la cité des dieux de l'Olympe ! Après 4 étapes sous le soleil et près de 210 kms, nous découvrons un petit bourg niché dans une vallée verdoyante. Cadre bien sympa où se cotoient bouleaux, cyprès, oliviers et cars de touristes...

Comme prévu le Péloponèse est relativement plat le long de sa côte ouest : tant mieux pour les guiboles (à part la montée sur Kastro mais c'est bo). Arrêts sympas à Kalogria beach, Kilini plage et Katakolo lagune (on est toujours en Grèce). Pas encore de baignade ni de camping (beaucoup sont encore fermés) même si celui d'Olympie semble sympa avec son patron qui parle un français impeccable. De plus les nuits sont encore trop fraîches pour nous (6 à 8 °c).

Pour revenir aux jeux olympiques, les filles ont été un peu déçues par le site. Il est vrai qu'il est moins parlant que celui de Pompéi par exemple car c'est des "cailloux par terre". Nous, les grands, avons beaucoup apprécié.

Rayon technique

Coté technique, toujours aucune crevaison à signaler. Juste une jante arrière légèrement voilée sur mon vélo mais pas de rayon cassé. La faute aux nids de poule et à un chargement conséquent (environ 35 kgs de bagages et 83 kgs de muscles (hum, hum)). Pour les fans de chiffres, depuis le départ de Rome, nous avons fait 59 heures de pédalage, à une moyenne de 13.70 kms/h.

Notre petit réchaud à alcool (investissement de départ) s'avère un peu petit mais nous permet néanmoins de se faire des repas presque équilibrés. L'alcool à brûler, si ça pue un peu, se trouve partout et n'est pas cher.

Très orthodoxe tout ça!

Week-end de Pâques oblige: les filles ont eu leur chasse aux oeufs. D'autre part, nous avons joué les chrétiens orthodoxes vendredi et samedi soir (processions, chants, église dans le noir pour symboliser le passage de notre Christ de vie à trépas, feu d'artifice etc...). C'est agréable et joyeux. Pâques est plus fêtée que Noël chez ces orthodoxes, alors aujourd'hui, ville morte!!!

Même le site archéologique où nous voulions retourner buller était fermé. La dame qui nous héberge nous a offert,pour cette occasion,des gâteaux et des oeufs durs rouges. D'ailleurs, les grecs sont friands de petits cadeaux. On apprécie!

2 avril à Patras (590 kms)

Il est frais, il est bon mon poisson ! A tous les crédules, petit rectificatif pour vous informer que malgré les prix du ferry, nous avons bien embarqué à Brindisi pour Patras, en Grèce. L'albanie, malgré les quelques échos positifs que nous avons eu de Flavien, cycliste français, rencontré à Tarente, n'est pas au menu de ce voyage.

Une dernière semaine fraîche

Depuis Matera, le temps s'est remis au frais avec averses et même giboulées. Ce qui ne nous a pas empêché de pédaler avec pour objectif Brindisi le 30 mars. Nous avons fait étape à à Gioia del Colle, Alberobello (et Ginettovolant) et Ostuni la blanche. Les deux dernières étaient certes perchées, mais depuis notre montée vers Matera, les grimpettes ne nous font plus peur. Pique-niques sur le pouce malgré tout le midi, pour ne pas arriver trop frigorifiés l'après-midi à l'hôtel.

Nous avons fêté nos 500 premiers kilomètres à la sortie de Gioia del Colle. Une moitié de France mine de rien...

Nous avons pris un ferry grec, agréable, sur une mer (Adriatique, il faut suivre!) plutôt tranquille. Nous avons débarqué à l'auberge de jeunesse de Patras, mélange étonnant de voyageurs et de travailleurs émigrés. Nous y sommes bien, après une première impression désagréable.

La bouffe, une préoccupation constante

Ca c'est ce que nous avons appris de notre premier périple en 1999. Toujours satisfaire le ventre, sous peine de voir le moral baisser... Même si nous ne faisons que 30 à 50 kms par jour, nous dépensons beaucoup d'énergie à coté, à préparer les sacoches, les vélos le matin, à combattre le froid et la pluie quand ils sont là, à s'installer à l'étape, à apprivoiser le lieu pas toujours à notre goût. Rien de tel qu'un bon plat de pâtes chaudes ou de riz (même collant) agrémenté de quelques légumes cuits (courgettes, tomates, champignons...). Du chocolat en quantité : du noir, du au lait et du nutella bien sûr pour les filles. Pour les encas en cours d'étape, place aux amandes, aux raisins secs et aux figues. Quant aux bonbons, ils viennent souvent récompenser un effort violent, une grosse côte...

Mais que se passe-t-il en France?

On s'est munis de notre petit poste de radio mais, sur les grandes ondes, même en hauteur, on reçoit très mal. Une bribe de météo en Auvergne, un résultat de sport, un soupçon de débat (un recteur viré, non?), c'est bien le mieux! On n'a pas encore trouvé de journal français et, dans les journaux locaux, l'information en plus d'être écrite en italien ou en grec, est surtout nationale: mais que font les journaliste internationaux?!!! De plus, le seul français que nous avons croisé était sur son vélo depuis le mois de décembre et n'était pas plus au fait que nous...

Alors n'hésitez pas à nous faire un petit condensé si ça vous chante. Nous aimerions tout de même suivre la fin de campagne et les élections...Notre voisin de chambrée guinéen qui vit en Italie et en Grèce nous a donné son avis sur les candidats. Il pense qu'une femme aura du mal à se faire élire dans notre pays.

Vive la France, vive l'Europe!