26 mars 2016 / par Marroco-cyclo
Ca y est, le voyage a pris son rythme de croisière, je commence à prendre mes marques. Ouarzazate et ses studios de tournage sont déjà loin derrière, la vallée du Draâ et Zagora aussi, avec ses palmeraies sur des dizaines de kilomètres. Je me sens plus à l'aise, plus léger, plus tranquille. Et sans doute plus réceptif aux attentions que je reçois quasi quotidiennement.
Ces attentions, ces petits gestes, je les ai appréciés notamment sur la désormais célèbre piste du Djebel Saghro. Les motards s'arrrêtent très souvent pour savoir si "tout va bien", si t'as besoin de rien. Bon je les soupconne d'en profiter pour faire une pause sur leur bécane ou l'assise est souvent défoncée et rafistolée à coup de scotch et bouts de moquettes. Il n'empêche, ça m'a sauvé la mise plusieurs fois. D'abord la fois ou je m'étais engagé sur une mauvaise piste (t'aurais pris le temps de regarder ton GPS, aussi), le gars m'a clairement fait comprendre à l'aide de gestes 100% berbères que j'allais certainement sur la mauvaise voie, vu que c'était un cul-de-sac ! La fois aussi où j'ai réussi à faire regonfler mon pneu avant dans un village (avec une vraie pompe, hein, pas une pompe du "Prince" de Marrakech) . La séance a duré une heure certes, on a fini à 5 d'accord, deux maçons et deux motards ok, chacun avec sa pompe soit, l'une sans embout, l'autre rafistolée à l'aide de bout de sac plastique, la dernière enfin toute neuve ! Mais on a réussi.
Ca c'est les motards marocains. Les motards espagnols, eux, je les croise dans les campings, et ils sont plutôt du genre à t'offrir un bon café, voire un pétard ! Mais je reste imperturbable, inébranlable, pas de chicha, pas de chichon, j'ai arrêté de fumer il y a 12 ans, je n'ai pas envie de reprendre maintenant :) D'ailleurs, même l'alcool, je fais abstinence depuis le 5 mars 21h34 (ptit rouge de la varie). Je ne suis même pas tenté, on ne trouve que très rarement des bouteilles de vin et de bière dans les magasins. Ou alors sous la djellaba, au souk noir... Ceci dit j'attends quand même avec impatience mon arrivée à Meknès, parce qu'on m'en a dit beaucoup de bien niveau cépages :)
J'ai déjà évoqué les thés offerts sur le bord de la route, mais dans les Gorges de Dadès, j'ai eu droit à un sacré beau petit rien. J'étais à pic-niquer abrité sous une maison (il neigeait mais je vous en reparlerai...), à manger mon traditionnel sandwich pain-thon-olives quand un monsieur est sorti de chez lui et m'a invité à partager le couscous familial. Vu sa dégaine, il n'était certainement pas auvergnat, mais je vous assure que dans mon ame il brûle encore, à la manière d'un grand festin !
C'est vrai qu'à vélo, et seul, c'est plus facile pour bien des choses. Plus facile que lorsqu'on est en groupe de VTT, ou en 4x4 Dakar par exemple ! Et ces derniers temps, des 4x4, j'en croise beaucoup, au fur et à mesure que je m'approche des dunes de Merzouga. Des hordes d'espagnols, pressés de profiter de leur semaine "sainte", semaine de pâques ou traditionnellement nombre de "rallyes" sont organisés par ici : Aïcha les gazelles, Maroc classic, Pionnier's Classic Merzouga et j'en passe. Difficile de cracher dessus, ils font vivre quantité de gens sur leur passage, dans les campings (qui sont souvent très chouettes). Le tourisme est un secteur important au Maroc, qui peine à repartir depuis 2014...
De ces petits riens, j'en garde deux pour la fin enfin, dont un pour la faim. Qui ne craquerait pas devant des crèpes bretonnes maison toutes chaudes, cuisinées au petit matin, par une camping-cariste (dont j'ai oublié le nom) choupinette et maternelle. Ca m'a réchauffé là aussi. Le second, c'est à Boumalne, au camping soleil bleu. Quand la cuisinière-femme de ménage m'a rapporté mon linge (que j'avais lavé, mais qu'elle avait étendu) en m'expliquant qu'elle s'était permis de recoudre mon short de cycliste ; j'ai réalisé alors pourquoi depuis quelques jours, j'avais une forte irritation du postérieur, coté fesse droite (j'avais mal au cul quoi)... Depuis, c'est le bonheur !
Ah ces petits riens...