Sur la route de Ouarzazate

16 mars 2016 / par Marroco-Cyclo (surnom donné par Yoyo)

Il y a des hauts et des bas

Voilà déjà une semaine que j'ai quitte la grande Marrakech, avec tout mon barda, chargé comme un ane marocain. 28kg répartis dans les 4 sacoches, et la tente sur le porte-bagage arrière. Si au début je l'avais mise dans une sacoche avant, je me suis bien vite rendu compte que la bouffe ne rentrait pas que dans l'autre. Pas question de se restreindre là-dessus, bien manger c'est important pour le moral, et comme le velo ça creuse meu-meu...

Ca creuse d'autant plus que la mise en jambe a été (très) rapide, avec au menu, une montee vers le tizi (col en arabe) Tichka à plus de 2200m. C'est bien simple, depuis 7 jours, mon altimètre me dit que j'ai grimpé plus de 7000m ! Et pourtant je ne suis pas encore congelé ; c'est qu'entre temps je suis heureusement redescendu quelquefois. Les routes sont rarement plates en fait, la faute au Haut Atlas, au Moyen Atlas et à l'Anti Atlas (en 3 volumes contrairement à l'Universalis) !

Pas de cyclo croisé pour l'instant, juste quelques cyclistes locaux (équipés allah Lance Amstrong) dont Zaid, un jeune étudiant en cinéma à Ouarzazate, qui m'a accompagné toute l'étape vers Agdz. 70km partagés à nous perfectionner moi en arabe, lui en français. Malgré ses difficultés à suivre ses cours dispensés en français et anglais uniquement, il a vraiment l'air d'être zaid (heureux). Même s'il m'avoue tout de go vouloir profiter au maximum de la vie, avant de se marier ! Car alors, il faudra qu'il achète (et rembourse du coup) maison et voiture... Wahkha mon ami.

A ce propos, vous avez vu hein, je commence à étoffer mon vocabulaire (en arabe j'entends). Mais j'ai toutes les peines à le mettre en pratique. On est tellement repéré de loin, nous les touristes, qu'on a rarement le temps d'en placer une en guise d'introduction :) Les "bonjour, bienvenue mon ami, un stylo ! un bonbon, m'sieur !" fusent bien souvent avant même de pouvoir l'ouvrir.

Pas grave, ça va venir avec l'expérience et l'essentiel est ailleurs, plutôt du coté de l'accueil, très souvent chaleureux. Déjà bezaff de thés offerts sur le bord de la route, dans la rue, ou à l'arrivée aux étapes. Choukran Mohamed, au col du Tichka, pour m'avoir bien réchauffé le corps. Mohamed, lui, il aime bien les français, surtout Claude et Yvonne, ses amis de Chantepie, mais pas trop les cars de touristes israéliens (sic) ! Choukran Abdellah pour ton thé à la menthe à Agdz, après, il est vrai, que j'eus fait le nègre pour lui, à savoir lui écrire une invitation en français, pour le mariage de sa soeur début mai, à l'intention de ses amis de chambéry... Choukran aussi à Brahim pour ton accueil vraiment royal au camping-ferme de serdrar...

Mais il n'y a pas que des hauts, il y a des bas aussi, des coups de mou, des baisses de moral. Les premiers soirs ont été un chouilla difficiles. Je me suis retrouvé tout seul à l'AJ de Marrakech, et à l'auberge de Toufliht. Heureusement, j'ai avec moi une boite à outils exprès pour : l'intégrale de Coluche en 6 volumes (merci Jack !), un beau carnet bien nommé "Anything could happen" (merci Stephanie) à qui je dis tout et surtout du chocolat de ma gonzesse, qu'elle m'a glissé dans la sacoche (bouffe hé hé)
en puzzle, avec des petits mots surprise à l'intérieur de chaque emballage fait main... T'en prends wahed et hop, t'es reparti pour un tour. Merci my love.